Devant un public composé d’une soixantaine de personnes, pour la plupart représentant des usagers, Madame DEFOI, Présidente de France Assos Santé Martinique, a pu exposer les principales problématiques des territoires d’outre-mer. Il s’agissait de démontrer que, malgré un dénominateur commun entre les territoires d’outre-mer – celui d’être éloigné de l’hexagone, chaque territoire comporte des singularités propres, surtout en matière d’aménagement.
Aux termes d’un travail collectif, ce fut l’occasion pour France Assos Santé Guyane, d’exposer les problématiques propres à son territoire : seul territoire français au cœur de l’Amazonie et seul territoire européen présent en Amérique du sud, climat tropicale, nature dense et omniprésente, problématiques de transports (fluviale et aérienne) mais aussi diversité culturelle et linguistique non négligeable.
Concernant l’aménagement du territoire, voici les quatre défis mis en exergue:
- Respecter les compétences des acteurs territoriaux en matière de santé et d’aménagement du territoire ainsi que celles du niveau national, tout en adaptant l’ensemble de ces dispositions aux particularités du territoire
- Maintenir une vigilance accrue pour pallier toute crise sanitaire – notamment en matière environnemental où les poids de l’environnement et du climat sont loin d’être négligeables sur la santé des populations : problématiques liées à la pollution des eaux au mercure par exemple
- Garantir un accès aux services de santé pour tous malgré l’isolement de certaines communes sur le fleuve
- Gérer la répartition inégale des ressources (humaines et matérielles) sanitaires sur le territoire
A la suite de cet exposé, la Présidente de la Martinique a pu évoquer les solutions mises en œuvre par les différentes délégations des outre-mer pour répondre à ces défis. On retiendra notamment :
- La promotion des déterminants de santé comme fondement à l’élaboration de toutes les politiques publiques
- Le rôle de coordination et d’animation des réseaux sur les thématiques de santé prioritaires
- La défense des droits des usagers par rapport à ces problématiques
- L’information et l’alerte des populations par rapport à des situations sanitaires particulières.
Par ailleurs de nombreuses idées ont été évoqués pour renforcer les actions conduites par les acteurs locaux :
- Le renfort du maillage territorial grâce aux CLS, DAC, CPTS, MSP et les Saas
- La prise en compte des spécificités des territoires dans l’élaboration des politiques publiques
- La promotion des actions aller-vers la population,
- Une meilleure prise en compte des questions de santé mentale, à ne pas négliger en matière d’aménagement du territoire
- Le renfort du rapprochement public / privé
- Le renfort de la coopération sanitaire transfrontalière et inter-DROM (comme c’est actuellement le cas par exemple en Guyane avec le Brésil)
Au nom de l’ensemble des régions d’outre-mer, Madame DEFOI, a pu conclure en rappelant que les DROM sont de vrais laboratoires d’expérimentation pour la France. A l’aune des changements climatiques majeurs qui s’annoncent, les DROM pourraient servir d’inspiration pour les politiques menées en hexagone et ailleurs. Enfin, la démocratie en santé devrait évoluer vers une véritable Gestion Intégrée de la Santé (GIS), c’est-à-dire par une intégration de tous les déterminants de santé (cf. OMS), de l’ensemble des acteurs publics/privés et des usagers du système.
Photo ci-dessous : Mme DEFOI Jeanne-Emérante, Présidente de FAS Martinique (à gauche) et Véronique Minatchy, Présidente de FAS La Réunion (à droite).
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