Interview d’Henri-Michel, RU : Retour d’expérience sur les Semaines nationales d’Information en Santé Mentale au Centre Hospitalier de Cayenne

Les semaines d’Information en Santé Mentale, sensibilisation sur la santé mentale et le respect des droits

En Guyane, du 4 au 17 octobre 2021, se tenait la 32ème édition de la Semaine d’Information sur la Santé Mentale. Chaque année, cette semaine est l’occasion de discuter et débattre autour des questions relatives à la Santé Mentale. Pour les associations de patient et les usagers, c’est notamment l’opportunité, cette année d’échanger avec les professionnels de santé et les patients sur les droits des usagers

Pour rappel, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la santé mentale est « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. Dans ce sens positif, la santé mentale est le fondement du bien-être d’un individu et du bon fonctionnement d’une communauté.[1] ». Au même titre que la Santé, la santé mentale d’un individu est conditionnée par la satisfaction des déterminants de la santé mentale (facteurs sociaux, psychologiques et biologiques etc…). Des personnes peuvent être atteintes de troubles mentaux, d’origine biologiques, environnementales etc… (les troubles mentaux sont souvent multifactoriels) et parmi ces troubles, on peut nommer la dépression, les troubles bipolaires, la schizophrénie ou encore l’autisme (liste non exhaustive).

La reconnaissance du poids de la santé mentale dans la vie des individus étant en cours par les décideurs et le monde médical, la protection de la santé mentale et la défense des droits des personnes atteintes de troubles mentaux est un combat encore à ses prémices, du moins souvent à géométrie variable.

Cette année, le Conseil Intercommunal de la Santé Mentale (CISM) a orienté les réflexions autour des droits des usagers « Pour ma santé mentale, respections mes droits ». Les représentants d’usagers étaient invités à participer à des rencontres à huis clos avec les professionnels de santé de huit service du pôle psychiatrique du centre hospitalier de Cayenne. Monsieur Henri-Michel PENE nous a fait part de son expérience de cette semaine d’information sur la santé mentale au pôle psychiatrique de Cayenne.

Des échanges avec les professionnels de santé et les patients pour échanger sur les droits des usagers

Henri-Michel, engagé en tant que représentant d’usager au Centre Hospitaliser de Kourou rapporte « on a été invité sur 4 demi-journées pour échanger, nous étions plusieurs représentants d’usager de Guyane ». Pascale DELYON, coordinatrice régionale de FAS Guyane, a ainsi pu donner la parole aux RU présents lors de ces tables rondes. Pour Henri-Michel, cela a été l’occasion de rappeler aux professionnels de santé le rôle des RU et les possibilités/circonstances de saisine ou d’auto-saisine de ces derniers.

Le premier constat rapporté est le suivant « par rapport à la santé mentale, dans les droits des usagers, il y a des marges de progression. Les patients ne sont pas forcément au courant de leurs droits et les professionnels ne savent pas forcément quoi répondre ou quoi faire face à certaines questions ».

Pour Henri-Michel, il faut améliorer la communication entre patients et soignants sur le respect des droits en toutes circonstances « au prétexte qu’il y a une spécificité du malade psychiatrie, je ne suis pas sûr qu’on ait bien intégré tous les dispositifs par rapport à l’accès aux droits et l’accès aux santé de ces populations ». Suite à ces échanges, Monsieur PENE, a senti « qu’il n’y a pas que les usagers qui ont besoin d’être écoutés mais aussi les professionnels ».

La semaine de la santé mentale, l’occasion de rappeler le rôle des représentants d’usagers

Pour Monsieur PENE, « Ces rencontres créaient une bonne dynamique, on apprend à travailler ensemble, on rompt l’isolement des usagers et on créait là une espèce de synergie. » Au-delà des réflexions relatives à la santé mentale, Henri-Michel rapporte que les « professionnels de santé étaient vivement intéressés par notre rôle » et que son rôle de RU lui conférait un regard singulier et innovant : « Je ne suis pas issu du milieu médical, c’est une culture que je ne connais pas. Mais c’est un atout de ne rien connaître, on est pas pollué par certaines idées. Là, je m’imprègne de la réalité du monde hospitalier, je l’appréhende mieux dans sa réalité et je rajoute quelques bagages culturels à mes valises ».

Pour Monsieur PENE, cette semaine d’information sur la santé mentale a été positive, autant pour le sujet qui était défendu que pour la reconnaissance même du rôle des RU « ça nous a conforté dans des positions que nous avions déjà, nos capacités de modestie, à être humble et écouter beaucoup. »

Pour trouver des informations, n’hésitez pas à consulter l’annuaire des ressources, santé mentale et inclusion sociale :  https://www.cacl-guyane.fr/sante-mentale-ressources/

[1] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-health-strengthening-our-response

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